Serge

J’ai eu envie d’être en première ligne, et voir de l’autre côté comment l’aide se met en place. Je me suis renseigné auprès d’amis et de collègues sur une formation en logistique, ils m’ont parlé de Bioforce. J’ai fait partie de la première promotion du centre de Dakar, et après ma formation je partais avec Action contre la Faim comme adjoint logistique à Diffa, une grande base dans la zone du Lac Tchad frappée par Boko Haram.

En 2018, je poursuivais mon engagement avec Médecins sans Frontières à Kinshasa en RDC pour travailler au sein du Projet Sida, l’un des plus grand de MSF au Congo, dédié à la prise en charge des personnes vivant avec un VIH ou une tuberculose avancés. En qualité de Supply Chain and Logistics Manager, mon travail a consisté avec mon équipe à offrir le support nécessaire  (approvisionnement, entrepôt, transport, maintenance et réparation des équipements, construction, énergie, chaine de froid, eau, hygiène et assainissement, …) au bon fonctionnement du Centre hospitalier Kabinda, le centre de santé central où les malades en stade avancé sont internés, et dans cinq centres de santé secondaires à travers la ville.

C’est une grosse machine qui ne s’arrête jamais, avec toujours mille imprévus : il faut avancer vite et bien en proposant des solutions à la hauteur des enjeux. Il faut aussi être costaud physiquement et mentalement pour tenir le rythme des équipes soignantes qui, elles, rencontrent le problème et ne peuvent pas attendre ! De jour comme de nuit, les services doivent fonctionner.
Aujourd’hui, je viens d’arriver à Bili, au fin fond du Congo-RDC, comme Supply manager (responsable approvisionnement). Je vais travailler dans une zone isolée, coupée du monde et de l’essentiel. Ici on ne rêve pas d’avoir un chocolat au petit-déjeuner, on mange ce qu’il y a et on avance. Chaque jour est un défi quotidien et une nouvelle vie. C’est un nouveau challenge, qui me rapproche davantage des populations et permet d’apporter l’aide médicale nécessaire à ces populations touchées par des crises, des conflits armés, des épidémies ou des catastrophes d’origine naturelle ou humaine, et aussi de partager des valeurs et de m’enrichir au contact de nos bénéficiaires et de nos collègues congolais.

Je suis Nigérien, j’ai été formé au Sénégal, je travaille au Congo, mais demain je peux aller partout dans le monde. Je ne me donne pas de limite, je suis un citoyen du monde, et partout où le besoin se fait sentir, j’irai apporter ce que je peux pour que la dignité humaine soit restaurée.


Miniature de couverture de la lettre d'information Bioforce n°3 Cet article a été publié dans le numéro 3 de la Lettre d’Information Bioforce