21 novembre 2018. Aujourd’hui à Amman (Jordanie), Bioforce et ses partenaires, Action contre la Faim et l’Université Germano-Jordanienne, sont réunis pour poser la première pierre d’un projet de création d’un master en eau, hygiène et assainissement humanitaire au Moyen-Orient. Rapprocher la formation des terrains de crise pour créer un vivier de professionnels régionaux qualifiés dans ce domaine est une réponse durable aux enjeux de cette région du monde.

Des conflits qui durent, une pénurie d’eau chronique, les impacts du changement climatique… la région du Moyen-Orient fait face à des besoins humanitaires immenses, particulièrement en eau, hygiène et assainissement. Les besoins dans ce domaine sont considérés comme l’une des principales priorités de la plupart des pays de la région. Rien que pour les crises en Syrie et au Yémen, plus de 30 millions de personnes sont concernées cette année, de nombreuses infrastructures ayant été endommagées. En Turquie, au Liban, en Jordanie, en Irak et en Égypte, qui accueillent plus de 6 millions de réfugiés, mais aussi en Irak, où près de 3 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, les services de base (accès à l’eau et à l’assainissement, gestion des déchets solides…) subissent une pression énorme avec l’augmentation de la population et les autorités ne sont pas en mesure de leur fournir les services minimum.

Créer localement un vivier de professionnels qualifiés, futurs responsables de projet en eau, hygiène et assainissement, est une réponse durable à ces défis majeurs. C’est ce qui a motivé Action contre la Faim, ONG international de premier plan dans ce domaine, et l’Université Germano-Jordanienne à faire appel à Bioforce pour conduire toute la phase de préparation et de mise en œuvre d’un master spécialisé, avec le soutien de l’OFDA (Office of Foreign Disaster Assistance – USA) :

« d’abord parce que Bioforce est reconnu pour son excellence en termes d’ingénierie pédagogique, et ensuite parce qu’Action contre la Faim et Bioforce, c’est un partenariat depuis 20 ans, donc on a confiance dans ce partenaire, on sait qu’on va pouvoir construire quelque chose en commun. C’est un projet qui est novateur, il y a peu de masters humanitaires en dehors des pays du Nord ; et c’est un projet qui est absolument nécessaire, il y a un énorme besoin de ressources humaines sur ces zones-là »,

résume Jean Lapègue, senior Wash advisor d’Action contre la Faim (voir notre entretien ci-dessous).

La réunion du comité de pilotage aujourd’hui marque pour Bioforce le démarrage d’un vaste processus régional de consultation des ONG internationales présentes au Moyen-Orient, des Nations Unies, des universités et ONG locales. Une phase préparatoire d’un an qui permettra de définir les compétences attendues de ces futurs managers humanitaires de projets en eau, hygiène et assainissement, et de dessiner le futur programme de formation.


« La crise humanitaire au Moyen-Orient est extrêmement aiguë, elle dure depuis longtemps et elle va durer longtemps. Il y a donc un besoin extrêmement fort de ressources humaines qualifiées humanitaires dans le secteur de l’eau et de l’assainissement en particulier sur cette région. Nous avons pris la décision avec nos partenaires, le Global Cluster Wash et OFDA (gouvernement américain) de monter un master qui permette de former du personnel humanitaire. On s’est donc tourné vers un partenaire qui pouvait nous apporter l’ingénierie pédagogique et on a spontanément pensé à Bioforce.

Pourquoi ? D’abord parce que Bioforce est reconnu pour son excellence en termes d’ingénierie pédagogique, et ensuite parce qu’Action contre la Faim et Bioforce, c’est un partenariat depuis 20 ans, donc on a confiance dans ce partenaire, on sait qu’on va pouvoir construire quelque chose en commun. C’est un projet qui est novateur, il y a peu de masters humanitaires en dehors des pays du Nord ; et c’est un projet qui est absolument nécessaire : il y a un énorme besoin de ressources humaines sur ces zones-là, on parle du Yémen, on parle de la Syrie, on parle de l’Irak, on parle du Liban, on parle de la Jordanie, des pays où il y a des engagements très très forts au niveau humanitaire.

Comment ça va fonctionner ? C’est un projet dans lequel Bioforce va pendant un an être engagé sur le design du curriculum de ce master, évidemment en partenariat et en échange avec toutes les parties prenantes, l’Université de Amman qui va porter le master, les Nations unies, les ONG internationales de la région, les universités de la région, les ONG locales. Il va y avoir un concours de nombreux partenaires et Bioforce va, à partir de ces échanges qui vont commencer début janvier 2019, construire un curriculum qui réponde aux besoins de tout le monde. »


Cet article a été publié dans le numéro 1 de la Lettre d’Information Bioforce